mardi 15 septembre 2009

Le requiem de Franz, Pierre charras. Mercure de France, septembre 2009

Pierre Charras nous invite dans l’intimité de Franz Schubert en nous faisant vivre avec lui ses derniers instants.

1828 : le compositeur a 31 ans, il a composé plus de mille lieds et se meurt de la syphillis. Sa peur de la mort l’amène à s’accrocher à ses souvenirs

Il évoque alors les figures aimées, et nous laisse remonter avec lui le fil de sa vie :

Il y a sa mère, la seule femme à l’avoir aimé, mais aussi Thérèse, le premier amour qu’il n’a jamais cessé de rechercher. Il raconte aussi les jeunes filles indifférentes, autant d’objets de mystère pour l’artiste qui n’a jamais su s’en approcher.

Bethoveen est le maitre incontesté aimé en silence, le génie qui laissa à sa mort un disciple dévasté mais soulagé. Mozart, dont le génie et l’influence sont évoqués vient s‘asseoir aux côtés d’Hayden, de Bach et de Goethe pour saluer l’artiste au seuil de sa mort. Sont aussi racontés les concerts de Pagannini où un Schubert exalté entrainait ses amis.

Il nous parle de ses journées à deux temps, entre le travail, les amis et l’ivresse. On entend alors combien sa musique a été soutenue par ses amis qui n’ont cessé de l’encourager en s’enthousiasmant pour son art ; ces compagnons joyeux et passionnés dont il n’aurait pu se passer et qu‘il divertissait au café, en se noyant dans le vin.

Charras nous propose une lecture très humaine du musicien. Son portrait, dressé par le personnage de Schubert lui même, se déroule sur le rythme d’une prière funéraire, et s’achève sur un requiem. Le musicien imagine cette symphonie et se refuse à mourir. L’auteur nous propose l’image d’un homme qui ne peut s’arrêter de créer, et cède à la musique et à son rêve de reconnaissance ses derniers instants. C’est le récit simple et moderne d’un homme malheureux qui dédie son existence à l’amour des autres et à la musique. La prose est légère et le récit est émouvant dans sa simplicité. On s’attache au musicien et à son univers. L’auteur de 19 secondes et de Bonne nuit, doux prince évite les détours chronologiques, et parvient dans ce petit roman d’une centaine de pages, à esquisser un dessin où apparaît un jeune homme tourmenté dont la vie s’écrit ici au rythme d’une prière.

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