mardi 22 septembre 2009

Le Cheval de Craie, de Pierre Gabriel



Le Cheval de craie, de Pierre Gabriel, Illustrations de Patrice Mazoué, Collection le Farfadet Bleu, éditions le dé bleu, 1997

Le Cheval de Craie est la dernière œuvre de Pierre Gabriel, et a été publié à titre posthume. Ce receuil de poèmes à été écrit à l’origine pour le petit fils de l’auteur et « pour tous les enfants du monde ».
Il contient trente-six poèmes qui évoquent des thèmes très simples mais qui, sans manifester une grande qualité littéraire, attirent l’œil et offrent aux enfants un premier éveil à la poésie tout à fait convaincant. Peuvent en témoigner ces titres : « Le Cheval de Craie, Pensée-rêve, C’est le vent, Le Temps, Le voyage, Le songe en cage, La bougie, Les quatres pies, etc. »
L’écriture en elle-même est très simple, agréable à lire et facile à comprendre pour des jeunes enfants. Ils peuvent facilement mettre une image sur les mots et très facilement s’amuser avec les rimes. Pierre Gabriel écrit en vers libre et en vers court Il n’y a pas deux poèmes qui se ressemblent mais la variation des thèmes permet aux jeunes lecteurs de naviguer sur les pages à leur guise. Ses poèmes se contruisent sur des voix en échos qui se répondent ; ainsi on entend parfaitement les rimes et surtout la musicalité qui émane de ces vers. D’ailleurs, les illustrations de Patrice Mazoué permettent aux enfants de mieux se représenter les thèmes et les personnages des poèmes tout en répondant par le dessin à la musicalité poétique des vers de Pierre Gabriel.

En définitive, ce receuil posthume de Pierre Gabriel est représentatif de l’Homme et de son œuvre. Il présente la poésie comme quelque chose de simple et d’accessible à tous. L’adresse aux enfants est d’ailleurs particulièrement bien choisie car qui mieux que les enfants peuvent entendre la poésie.

Pour rendre hommage à ce poète, abandonnons-nous à :

L’ESPOIR
Je ne dis pas : Il est trop tard,
Nous avons laissé se mourir la terre,
Elle ne portera plus
Les fruits de la lumière
Et ses graines de vie.
Je dis : Le ciel demeure
Ouvert au soleil, aux étoiles,
Tous les arbres n’ont pas péri,
Les feux brûlent aussi de joie.
Je ne dis pas : Il fait si noir
Que les hommes ne peuvent plus voir
Le visage de ceux qu’ils aiment,
Ils ont oublié le silence
Mais ne savent plus se parler.
Je dis : Chaque aube tient promesse,
Elle te rend ce que la nuit
Avait effacé pour toujours,
Les fleurs, l’espoir, le goût du vent
Sur les plages bleues du matin.
Je ne dis pas : Les sources sont taries.
Je dis que rien jamais n’est perdu,
C’est à toi de creuser plus profond
Pour que l’eau pure à nouveau jaillisse.
extrait de C'était hier et c'est demain, éd. seghers, 2004

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