mardi 15 septembre 2009

Deux querelles : une cadette épineuse et l’humanité divisée, Pierre Bergounioux, édition Cécile Defaut, 2009


Ces deux « querelles » que nous expose Pierre Bergounioux sont fondamentales pour la compréhension de notre culture contemporaine. La première, magnifiquement présentée dans un court essai au style lumineux, voit s’opposer « la corporation des écrivains », enfants des bois et de la nature abondante et s’exprimant originellement sous la forme du mythe, aux philosophes, les cadets épineux, nés de la ville et de la division du travail et revendiquant une prééminence dans le discours de vérité, au risque de concurrencer le monopole exclusif de la narration.

La seconde querelle, dévellopée dans un essai beaucoup plus court que le premier, mais dans un style toujours aussi bien maitrisée, oppose cette fois ci, les deux idéologies, les deux promesses de notre modernité : d’une part, la promesse libérale, d’origine anglo-saxonne, de la prospérité, d’une société d’abondance enfin libérée de la nécessité et, d’autre part, la promesse égalitaire, née pendant la révolution francaise et se réactivant par à coup révolutionnaire.

Cet exercice de style auquel se livre Pierre Bergounioux, au delà de ses qualités purement littéraires, est riche de multiples résonnances qui éclairent notre temps et notre culture. Mais il peut être aussi considéré comme un manifeste, comme une déclaration d’amour de l’auteur à la philosophie, c’est indispensable complément à la littérature qui permet à celle-ci de transcender la banalité du quotidien, et à l’iédologie égalitaire, à l’heure où sa concurrente anglaise c’est entièrement réalisée et à même sombrée dans un consumérisme sans limites.

Ce livre est un appel à la réactivation de la philosophie et de l’idéologie révolutionnaire, seul antidote à la banalité de la fiction sans concept et de la consommation sans idéal.

Deux querelles : une cadette épineuse et l’humanité divisée, édition Cécile Defaut, 2009

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