jeudi 13 janvier 2011

Paname Sniper, Jean-Marc Cosset, éditions Odile Jacob, octobre 2010

« Fumer nuit gravement à votre santé » : on pourrait apposer cet avertissement au bas de la couverture du thriller Paname sniper, paru aux éditions Odile Jacob en octobre 2010 et signé Jean-Marc Cosset. Cancérologue de renom et professeur des universités, il signe ici son premier ouvrage de fiction et on l’en remercie.

Auguste-Guillaume Soler, commissaire au 36, quai des Orfèvres, et son équipe de la Criminelle sont confrontés à un tueur en série sévissant dans les rues de Paris et choisissant, semble-t-il, ses cibles au hasard. Partant de là, difficile pour l’équipe du commissaire d’établir un lien entre chaque victime et de déterminer le mobile du tueur, même assistée de tous les moyens technologiques possibles. Seule certitude, le mode opératoire de l’assassin : chaque cadavre est découvert transpercé d’une balle, une seule, en pleine tête. Les médias font leurs choux gras de l’affaire et l’enquête progresse, piétine puis recule au rythme des cadavres sortis des placards, des secrets de polichinelle, de la corruption politique et des corps qui s’entassent.

Bien loin du plaidoyer moraliste anti-tabac auquel on aurait pu s’attendre, Jean-Marc Cosset nous livre un thriller intéressant, rythmé par une quarantaine de chapitres courts mais efficaces, dans lequel le rôle prépondérant de la cigarette ne prend sens qu’au dénouement. Chaque victime se voit dédier un bref chapitre au ton neutre avant de disparaître brutalement : « La balle fit sauter deux doigts de la main gauche avant d’aller se loger dans le crâne. » p. 61 ; « La balle pénétra entre les deux yeux et ressortit par la nuque. » p. 64 ; « La balle entra par la tempe gauche et ressortit un peu plus bas par la droite. » p. 113.

Cette structure et ces chutent confèrent au roman un caractère haché qui sert l’intrigue et qui, contrairement à l’impression première, facilite la lecture. Le style sans fioritures de l’auteur, peut-être une déformation professionnelle, plonge le lecteur dans le réalisme de l’intrigue et les personnages aux histoires simples sont attachants et totalement crédibles. Ils prennent ainsi naturellement place et sens au fil du roman, chacun dans son rôle, utiles à l’histoire sans pour autant empiéter sur l’intrigue.

Cosset nous offre donc un premier roman convaincant sur un sujet qu’il maîtrise, pour une chute pour le moins… surprenante. Peut-être le traitement de demain ?

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