mardi 11 janvier 2011

La Mecque-Phuket de Saphia Azzedddine paru en septembre 2010 aux éditions Léo Scheer

"Aimer Dieu" ou "se faire du bien" ? Cette question est la plaque tournante des oeuvres de Saphia Azzeddine, jeune romancière, scénariste et réalisatrice. Après son premier roman Confidences à Allah, suivi de Mon père est femme de ménage qu'elle a elle-même adapté au théâtre, La Mecque-Phuket est l'ultime livre de la trilogie consacrée à la confontation entre plaisir et religion, modernité et tradition.
La Mecque-Phuket relate l'histoire de deux jeunes filles de banlieue parisienne, Fairouz et Kalsoum, qui décident d'offrir à leurs parents le fameux pélerinage à la Mecque que tout bon musulman doit avoir fait une fois dans sa vie puisqu'il constitue l'un des cinq pilliers de l'Islam. Qu'il est donc vertueux et généreux de la part de ces deux soeurs d'offrir ce voyage et se sacrifier pour leur famille ! Mais la tentation de la vie moderne et de ses sirènes touristiques n'est pas loin... Après avoir accumulé les petits jobs, Kalsoum et Fairouz cèdent à l'appel de Phuket. Entre paradis céleste ou terrestre, elles ont faire leur choix : celui d'être égoiste ! Fairouz, heroine obstinée et franche, se bat ainsi tout au long du récit contre ses réflexes de fille bien afin de se réapproprier sa vie.
Le style est implacable, affranchi de vulgarité qui parasitait certaines pages de Confidences à Allah. Mais Saphia Azzeddine ne s'est pas pour autant assagie... Elle a juste gagné en lucidité. Elle frappe fort d'accord : "Je me suis toujours méfiée des larmes quand elles coulent trop facilement, de celles que je verse devant la télévision et qui assèchent ma réflexion" dit Fairouz, mais elle frappe juste :"Quand ilsne brûlent pas de voitures, ils [les musulmans] brûlent des femmes, quand ce ne sont pas des femmes, ce sont des synagogues, ils se rabattent sur les églises, les musées et les nouveau-nés".
La Mecque-Phuket est saturé d'un amour qui se bat pour être sincère envers le Très Haut, tout en tentant de le rester envers soi-même. Le message est simple et direct : au lieu de s'excuser auprès de dieu, il faut lui dire merci.

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