jeudi 13 janvier 2011

A la folle jeunesse, Ann Scott

Certains disent qu’A la folle jeunesse d’Ann Scott (éditions Stock – août 2010) offre enfin une suite à son bestseller Superstars (Flammarion – 2000). L’auteure, elle, ne se prononce pas.

Ann Scott est née le 3 novembre 1965 à Boulogne, d’une mère Russe et d’un père Français, tous deux orphelins. Ils ne furent pas très présents durant l’enfance de leur fille. Ann Scott fut tour à tour musicienne, mannequin et écrivaine, avec un premier roman sorti en 1996 (Asphyxie chez Florent Massot).

Mais les lecteurs ne la découvrent réellement qu’en 2000, grâce à Superstars, roman partiellement autobiographique et témoignage de la génération techno.

A la folle jeunesse est son sixième roman, publié pour la rentrée littéraire en août 2010. Celui-ci provoque moins de réaction depuis sa sortie que Superstars, bien que le sujet principal (la vie de l’auteure) soit le même. Plus calme, moins provocant et moins polémique, il a donc moins de répercussion médiatique.

Le style est limpide, les phrases et le vocabulaire sont simples. L’écriture est parlée, elle écrit comme si elle nous racontait sa vie de vive voix, mais de manière totalement indifférente. Elle décrit sa vie avec distance : « Je dois avoir 10 ans, mes yeux sont plissés de fureur parce qu’on me force à me tenir face au soleil ou parce que je n’existe qu’en photo [ … ] et je ne sais pas que plus tard je vais devenir mannequin puis claustrophobe puis écrivain. ». Le style peut parfois se rapprocher de celui de Justine Levy dans ses autofictions comme Mauvaise fille. Après Superstars, le changement est radical.

A la folle jeunesse est un roman autobiographique, il raconte un passage de la vie d’Ann Scott : « l’après célébrité » de Superstars et le retour à la normale qui en découle. Ce retour « à la normale » ne peut pas l’être totalement après avoir été sous les feux des projecteurs.

Cet ouvrage nous livre également les phobies, les colères, les joies et les déceptions de son auteure à la vie tourmentée. Il est intéressant et agréable à lire mais manque parfois d’énergie. De plus, certaines réflexions semblent nombrilistes et susciteront certainement l’agacement des lecteurs.

D’autres passages ont l’air d’être des suites de plaintes de la part de l’auteure sur sa vie passée et présente, ce qui risque de déplaire. Le désarroi face à ce qui ressemble à des plaintes répétitives pourrait être leur ressenti.

Malgré tout, Ann Scott nous envoute encore grâce à sa plume particulière et nous raconte avec sincérité les plus gros mensonges de sa vie.

Pauline

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire