dimanche 16 janvier 2011

Bret Easton Ellis , Suite(s) impériale(s), Robert Laffont, 227 pages, 2010


Vingt cinq ans après, Bret Easton Ellis nous livre la suite de Moins que zéro.



« Ils avaient fait un film sur nous ». A l'occasion de la sortie d'un film sur sa vie et sur celle des ses amis, Clay, scénariste naviguant entre Los Angeles et New York, dresse un portrait dystropique du monde du cinéma hollywodien.

Clay est de retour à Los Angeles pour superviser le casting d'un film. Lors de ses errances il recroise de vieux amis, les même qu'à l'époque de Moins que zéro. Il y a Blair, ancienne petite amie à l'université, et Julian, tout juste sorti d'histoires de drogue et de prostitution. Parmi ces visages connus il rencontre Rain Turner, jeune actrice à qui il promet un rôle en échange de faveur sexuelles.

C'est sur ce postulat initial que Bret Easton Ellis construit ce roman. Suite(s) Impériale(s) retrace l'errance de Clay à travers un Los Angeles sordide et désillusionné grâce à des fragments désordonnés et des faits divers sordides : un homme disparaît, un autre est retrouvé mort dans une poubelle, les mots « Disparaître ici » apparaissent en lettres rouges sur un miroir...

Bret Easton Ellis, écrivain de la « génération X », une génération déconnectée de son passé, est principalement décrit comme un nihiliste.

Depuis Moins que zéro, publié alors qu'il est encore étudiant, ses livres dépeignent des personnages conscients d'être dépravés et vains dans les métropoles américaines que sont New York et Los Angeles.

Suite(s) impériale(s) s'inscrit dans cette continuité en livrant au lecteur une reflexion sur ce qui transforme les hommes en bêtes. Los Angeles est un personnage de l'histoire à part entière puisque que comme l'affirme une jeune fille après un week-end de drogues et d'orgies : « C'est ici que vit le diable. »

Au travers d'une écriture épurée, d'une histoire emmêlée et d'un univers fantomatique Suite(s) impériale(s) est un livre puissant dont on ne peux se détacher qu'un fois la dernière page finie.


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