Mon âme au diable de Jean-Pierre Gattégno. 224 p. Editions Calmann Levy.
Alors que les polémiques autour de l’Education Nationale se multiplient en cette période de rentrée scolaire, Jean-Pierre Gattégno nous livre le portrait d’une société corrompue à travers un enseignant devenu tueur à gages.
Théodore Simonsky, professeur vacataire, n’a pas obtenu de poste depuis six mois et se trouve dans une situation plus que précaire. Aussi, lorsqu’un haut fonctionnaire de l’Education Nationale lui propose une mission dans un des collèges les plus mal famés de Paris, il ne peut refuser. Même si son travail consiste avant tout à supprimer la principale.
Le lecteur est plongé dès le début dans une situation absurde qui pourrait conduire au comique et à la réflexion si elle était moins caricaturée. Le collège rejoint par Simonski est le théâtre des scènes les plus violentes malgré la présence de détecteurs de métaux et de la police. De même que la prime d’assiduité obtenue par falsification est détournée au profit de la principale, aucune des mesures proposées par le gouvernement ne peut ramener l’établissement dans le droit chemin.
Simonsky n’a donc qu’une hâte : tuer enfin la principale pour quitter ce collège de pauvres dont le chemin jusqu’à la clochardisation est tout tracé. Ensuite, il ira enseigner dans un lycée huppé, où les élèves ont soif de connaissances. Le lecteur pourrait trouver cette vision provocante.
Provocation. Le roman s’y perd et condamne l’attitude de tous les acteurs (Education Nationale, professeurs, élèves) sans nuancer son discours. On ne croit pas aux réflexions de ce personnage passif dont les aventures ne sont pas à la hauteur de l’incipit aguicheur. Un roman un peu simpliste donc, qu’une chute aussi prévisible qu’anecdotique ne parvient pas à sauver.
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