mardi 21 septembre 2010

Fahrenheit 2010 d'Isabelle Desesquelles

Fahrenheit 2010 d’Isabelle Desesquelles, 198 p., éditions Stock

À l’heure où le statut et la place du libraire sont de plus en plus remis en cause par l’arrivée du numérique et des surfaces spécialisées, Isabelle Desesquelles nous dépeint avec une certaine ironie les conditions de vie à venir du libraire.

Cette jeune femme, anciennement directrice de la librairie Privat de Toulouse, l’une des plus grandes librairies de France, reconvertie en une librairie Chapitre.com, présente avec Fahrenheit 2010 son cinquième roman.

Que faire quand un magnat international américain décide de s’implanter sur le sol français ? Qui plus est pour créer une chaîne de librairie à l’instar de la Fnac et de Cultura ? Pas grand-chose et c’est bien de cela que parle ce livre avec une certaine justesse.

La narratrice, libraire depuis quinze ans, voit son statut changer du jour au lendemain avec l’arrivée de « La Multinationale ». Cette dernière, avec son réseau « Lachaîne », implantera une politique marketing à grande échelle dans le but de fidéliser la clientèle au détriment de la qualité et de l’excellence du lieu. Alors que son travail était sa raison de vivre et sa passion, il deviendra très vite un enfer et un malaise constants.

Fahrenheit 2010 est avec le roman graphique Moi vivant vous n’aurez jamais de pause ou comment j’ai cru devenir libraire de Leslie Plée, un livre dénonciateur de la nouvelle société de consommation.

L’originalité de la narration du livre, le regard critique et ironique de l’auteur permettent de montrer l’étendue des bouleversements du milieu des librairies. L’utilisation de surnoms absurdes pour décrire les dirigeants de cette dictature insensée, exprime d’un ton léger mais nécessaire les désillusions de cette libraire face à tant d’incompréhension devant sa passion des livres.

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