mardi 21 septembre 2010

La Montagne de minuit, Jean-Marie Blas de Roblès, éditions Zulma, 2010

L'histoire : Bastien est un vieux monsieur, ennuyeux de l’avis de tous, gardien d’un collège jésuite à Lyon mais secrètement passionné par la culture tibétaine et le lamaïsme. De fait, il vit aussi solitaire qu’un moine bouddhiste, tenu à l’écart pour d’obscures raisons. L’aventure commence par la rencontre entre le vieux sage et Rose, sa nouvelle voisine emménagée avec son petit Paul.
Séduite par l’étrangeté du personnage, cette dernière s’attache à lui au point de lui permettre d’accomplir le voyage de sa vie.
Les amateurs de littérature de voyage seront satisfaits : comme à son habitude, Jean-Marie Blas de Roblès nous emmène sur des terres exotiques. Dans son dernier roman, Là où les tigres sont chez eux (Prix Médicis), on allait au Brésil, avec La Montagne de Minuit, on se retrouve au Tibet, que l’auteur connaît bien pour avoir enseigné en Chine plusieurs années – comme un de ses personnages -.Certains voyages sont presque une visite presque touristique du Tibet, on y sent d’ailleurs trop clairement l’auteur y raconte son propre voyage.
Il n’empêche que ce roman reste bien un roman français, avec toutes lescaractéristiques du genre : introspection et résurgence de secrets de famille datant, comme c’est original, de la Seconde Guerre mondiale. On se lasse de ces thèmes usés à force d’êtres utilisés. Et bien que Roblès mélange ces thèmes à celui de la culture tibétaine, il n’en ressort rien d’original.
En dehors de l’histoire des personnages, le livre se présente un peu comme une enquête historique sur les liens entre le nazisme et le Tibet. S’appuyant sur des recherches réelles, il s’intéresse à ces rumeurs selon lesquelles les moines bouddhistes auraient intégré le régime nazi durant la guerre.
La tentative est maladroite, l’auteur dépasse de son personnage, Viviane, l’historienne, derrière lequel il s’était caché pour rendre compte d’un sujet qui l’intéresse lui, personnellement.
En somme on se demande si La Montagne de minuit ne sert pas de prétexte à l’auteur pour partager son questionnement historique et raconter son voyage au Tibet. Car il faut bien avouer que l’écriture n’a rien de particulièrement savoureux.
Mais ne soyons pas injustes, ce court roman se laisse lire gentiment, l’écriture est fluide et ponctuée des éléments de suspense indispensables pour nous donner envie de savoir la fin.
Pas de la grande littérature mais un divertissement sympathique.
Lucile

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