mercredi 19 septembre 2012

Charlotte Brontë, ou l’héritière de Lord Byron



Entre Jane Austen et son célèbre Orgueil et Préjugés ou encore Emily Brontë et Les Hauts de Hurlevent, Charlotte Brontë a su se faire une place parmi les plus grand(e)s du roman gothique.

Charlotte Brontë rêvait en lisant Lord Byron. Jane Eyre nous fait rêver.
A l’apogée du romantisme, quand les titres sortaient à foison, Charlotte Brontë, inconnue jusqu’alors, sort son deuxième roman. Une enfance malheureuse, une passion déchirante mais aussi du suspense. Tout est là pour tenir le lecteur en haleine durant les quelques 544 pages qui constituent ce roman.

Jane, jeune fille orpheline ayant vécue en pension depuis ses dix ans., décide de changer de vie, de quitter son métier paisible de maîtresse pour rechercher une place d’institutrice dans un monde ô ! combien mystérieux et passionnant pour elle. Un monde qu’elle ne connaît que d’après les bouquins qu’elle dévore depuis son enfance. C’est en s’embarquant dans ce qui lui semble être une folle aventure, qu’elle rencontre un homme qui occupera toutes ses pensées. Il n’est pas beau, un peu présomptueux, bourru et de vingt ans son aîné. Il est donc parfait (pour elle) ! Mr. Rochester est un homme riche et, comme tout le monde le sait, la jeune institutrice ne peut s’enticher du puissant maître de maison.

Charlotte Brontë ne nous offre pas une classique histoire d’amour impossible qui finira bien (car oui, on reste tout de même dans le pur romantisme). On suit les sentiments contraires et déchirés de la pauvre Jane Eyre qui se force à suivre sa raison plutôt que son cœur. Peu arriveraient à résister comme elle le fait !

L’auteure développe une multitude de personnages tout aussi complexes les uns des autres. Jane Eyre est une jeune femme naïve, qui se complaît dans l’obéissance à ses maîtres, mais qui ne manque pourtant pas de mordant lorsqu’elle le juge nécessaire. L’amour qu’elle porte à Mr. Rochester lui procure vaillance et puissance. Ce dernier, lui, est fait de contradictions. Homme sarcastique et hautain de premier abord, il devient aussi soumis et câlin qu’un jeune chiot lorsqu’il s’éprend de l’institutrice.

Jeune fille de famille bourgeoise, Charlotte Brontë s’est inspirée de sa propre vie pour créer le personnage de Jane Eyre. Elles ont toutes deux très mal vécu leurs années en pension, dans un établissement insalubre régi par un directeur cruel. De même, elle a également connu la passion auprès de son maître lors de son séjour à Bruxelles en tant que gouvernante. On peut donc penser qu’elle a choisi un tout autre destin pour son héroïne qui se rapproche plus de celui qu’elle avait espéré vivre en quittant son Angleterre natale.

Jane Eyre saura combler celles qui apprécient les romans qui proposent une autre vision de l’Angleterre victorienne à travers les difficultés de la vie de l’héroïne.


Jane Eyre, Charlotte Brontë (traduit par Charlotte Maurat)
Le livre de poche, 544 p., 5,50 €

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