mercredi 19 septembre 2012

Perec nous éblouit (encore)



Si la plupart de ses chefs d’oeuvres sont célèbres celui-ci reste méconnu, il faut donc désormais  s’atteler rapidement à cette lecture afin de comprendre enfin le monde tel qu’il est, un espace.


Après la publication d’un inédit de Georges Perec au Seuil, Le Condottière et la célébration des 30 ans de sa mort, il est grand temps de se pencher sérieusement sur sa bibliographie. Justement, l’actualité spatiale de ces derniers jours, nous rappelle à quel point l’appréhension de notre espace est essentielle. Le maître incontesté de l’Oulipo nous en offre une description fantasque, distrayante et, comme à son habitude, originale.

Prenez la page sur laquelle vous êtes en train d’écrire et décrivez la jusqu’au vide intersidéral en passant par votre lit, votre chambre, votre immeuble, votre ville, votre pays et votre planète. Perec nous propose son « Journal d’un usager de l’espace » et nous emmène dans son univers.

Qui n’a jamais rêvé de remonter le temps et d’entrer en contact avec un grand homme de lettres ? La lecture de cet essai vous permet les deux à la fois.

Il nous entraîne partout avec lui, nous fait découvrir son monde, sa perception de son espace, de sa planète, de son univers. Et puis, quel plaisir de goûter une nouvelle fois à la plume incroyable  de Georges Perec. L’enchainement d’énumérations, la composition graphique du texte, les fausses citations sont autant des procédés inédits et jamais égalées qui sont un plaisir à découvrir ou redécouvrir. Enfin l’espace, quel sujet actuel et intemporel ! Bien que cet ouvrage n’ait pas la prétention de changer votre vision du monde, il modifie à sa manière la perception de l’espace qui nous entoure. Des astronomes américains avaient rendu hommage à Perec, en 1984, en lui offrant  le nom de la petite planète n°2817 qu’ils découvrirent alors. L’hommage que nous pouvons, nous, lui offrir est tout simplement de prendre en compte sa vision du monde, en estimer l’intérêt, et la comparer à la nôtre.

« L’espace de notre vie n’est ni continu, ni infini, ni homogène, ni isotrope. Mais sait-on précisément où il se brise, où il se courbe, où il se déconnecte et où il se rassemble ? »

Sarah B

Espèces d’espaces, Georges Perec
Editions Galilée, collection l’Espace critique, 185 pages, 23 €

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