vendredi 9 octobre 2009

Beatles, Lars Saabye Christensen


Que représentent les Beatles pour vous ? Une période mythique ? Une musique culte et innovante ? Quatre garçons dans le vent ?
Dans ce roman, Beatles, c'est le monde des années 1960 vu à travers les yeux curieux, biturés et brûlants, amoureux et si ignorants de quatre adolescents norvégiens, fans du groupe The Beatles.

L'histoire débute à Oslo en 1965 et s'achève en 1972 quand Paul, John, George et Ringo alias Kim, Gunnar, Seb et Ola quittent le lycée. Ils sont inséparables et au fil des chapitres, qui ont tous pour titre une chanson des Beatles, ils vont être confrontés à la difficulté des relations sentimentales, à l'incompréhension de leurs parents, à la musique toujours plus délicate à déchiffrer ; ils vont s'apercevoir que le monde entier se dérobe sans qu'ils puissent y faire quoi que ce soit, mais ils vont surtout témoigner de leur amitié inébranlable. Le jour où le père d'Ola décide de couper les cheveux de son fils pendant son sommeil, une réunion est improvisée dans le chambre de Gunnar où il est convenu, en guise de protestation, qu'aucun d'entre eux ne rentrera chez ses parents. Le jour où Kim apprend que Nina l'a oublié, ses amis sont là pour le soutenir dans cette douloureuse épreuve. Ce sont ces histoires que nous raconte Kim, sans doute le plus fragile des quatre mais le plus singulièrement passionné.

Beatles, c'est un peu notre autobiographie : peu importe la ville, l'époque, les filles, les parents ou les sorties, on a tous été des adolescents. Tout comme nos quatre acolytes, on a remis en cause l'autorité parentale, on a fait les pires bêtises dont personne n'aura connaissance hormis nos proches amis, on a tenté de séduire l'élue de notre coeur sans forcément y parvenir, pourtant on a su grandir. Chacun d'entre nous peut entrevoir une part de lui-même en Kim, Gunnar, Seb et Ola. Il est évident que nous ne serions sûrement pas ce que nous sommes sans la présence de notre deuxième famille que forment les amis.

Ce quatrième roman de Lars Saabye Christensen dépeint à merveille les pérégrinations de l'adolescence sans jamais tomber dans le cliché. Après avoir reçu le prix du Conseil nordique pour Demi-frère et le prix de la Critique pour Herman, le Norvégien nous offre le roman d'apprentissage par excellence tant il caractérise un âge, une vie dont nous gardons tout un souvenir impérissable.

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