mercredi 21 septembre 2011

À vol d'oiseau — Jim Lynch

À vol d’oiseau de Jim Lynch remporte à sa sortie un franc succès outre Atlantique. Il a été élu un des meilleurs livres de l’année en 2009 par Washington Post et le Wall Street Journal.Il arrive fraîchement traduit par Jean Esch (traducteur également de Michael Connelly, Patricia Cornwell…) aux éditions des Deux Terres.

À vol d’oiseau peint un portrait réaliste de cette Amérique conservatrice en guerre contre le trafic de drogue. On découvre le personnage de Brandon, jeune homme benêt et maladroit, nouveau dans la brigade de police chargée de la surveillance des frontières immatérielles dans cette région de campagne, alors que son père ne veut pas de lui pour reprendre son affaire de bovins.

Au fil des pages, le lecteur s’attache à ce héros ordinaire multipliant les arrestations avec une terrible insouciance de la cruauté inhérente à ce milieu de la drogue. Brandon subit depuis son plus jeune âge les railleries des villageois ne connaissant de lui que son physique disgracieux et son léger autisme. En mettant sous les verrous les trafiquants de cannabis, terroristes et clandestins, il devient, un justicier précieux pour tous. Car il était avant cela la cible de ses voisins et collègues, de vieilles peaux cyniques qui, dans ce petit milieu agricole, lancent et entretiennent des rumeurs et, consomment sans relâche le fruit du commerce illégal local : le cannabis.

Brandon est attachant, son personnage bien construit est d’une candeur extrême. Son amour pour la nature apporte beaucoup de douceur parmi ce monde parallèle illicite peuplé de politiciens et d’agents d’influence. Brandon trouve sa place petit à petit et prouve à la communauté qu’il a sa place parmi eux et notamment au sein de cette brigade de police où les caméras de surveillance viennent menacer les postes de surveillance de la frontière. Sa passion pour les oiseaux dont il énonce les noms lorsqu’il en croise vient apporter au roman un peu de légèreté, ce dont l’histoire manque cruellement parfois.

Le roman se lit bien, Lynch possède un style fort agréable, remarqué lorsqu’il publia son premier roman, Marée basse, avec un ton jamais vraiment grave. De l’humour et quelques rebondissements aident le lecteur à finir le roman qui traîne un peu en longueur parfois car malheureusement, À vol d’oiseau est un roman rempli de clichés sur l’Amérique en général avec une histoire très « à l’américaine » où les gentils triomphent toujours.


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