lundi 16 janvier 2012

Les rêveries du promeneur solitaire de Jean-Jacques Rousseau

Rousseau, Jean-Jacques pour les intimes, le seul philosophe et auteur que l'on ose appeler par son prénom, sans doute parce que lui-même s'envisageait comme le simple Jean-Jacques plutôt que comme l'auteur célèbre Rousseau. On ne peut pas aujourd'hui rester insensible à celui qui, classique aujourd'hui, fut rejeté de la société des hommes en son temps. Est-ce parce que l'on se sent proche de cet homme dont l’œuvre met en avant la puissance des sentiments, préfigurant ainsi le romantisme? Est-ce aussi parce qu'il y a en chacun, un peu de ce Jean-Jacques égotiste, prétentieux, menteur mais aussi bienveillant et naïf. En ce sens, Les Rêveries du promeneur solitaire nous plongent comme autrefois Les Confessions, dans l'abîme de réflexion où Jean-Jacques juge de ce Rousseau isolé et décrié. Loin de ses contemporains, il ne reste à l'homme seul que lui-même pour discuter.
Ce sont là les derniers textes de Rousseau. A travers dix promenades, prétextes de l'homme maintenant âgé, Jean-Jacques médite sur lui-même, pour tenter une fois encore de séduire, de montrer à quel point la société est injuste et fausse, quand lui-même n'a fait que suivre ce que lui dictait son cœur. Les sentiments vrais contre la raison faussée, voilà ce qui pousse ce chantre du retour au naturel à écrire ses rêveries avec tout l'art qui caractérise sa plume. Face à la profondeur des sentiments qui évoque la violence comme la sérénité de la nature, Rousseau nous raconte ces instants de paix retrouvé, où l'âme du voyageur s'arrête pour contempler la mer de nuages qui s'étend à ses pieds.

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